L’ONTARIO NOUS OFFRE UNE IMPORTANTE LEÇON EN MATIÈRE DE TRANSPARENCE EN SANTÉ

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Les Québécois seraient de plus en plus nombreux à se faire soigner à l’extérieur de la province, nous apprenaient les médias il y a quelques semaines. Les hôpitaux ontariens seraient particulièrement prisés, alors que certains patients québécois n’hésiteraient pas à parcourir des centaines de kilomètres pour s’y rendre. 

Ce phénomène d’exode pour obtenir les soins requis n’est pas nouveau ni difficile à comprendre, étant donné l’ampleur des délais d’attente à l’urgence au Québec. Mais pourquoi l’Ontario? Que fait la province voisine pour attirer tant de patients de ce côté-ci de la rivière des Outaouais?

Une partie de la réponse réside dans le virage entrepris il y a quelques années en faveur d’une plus grande transparence. En effet, de toutes les provinces, c’est sans aucun doute l’Ontario qui a élevé la barre le plus haut au chapitre de la transparence de son système de santé. 

Il y a une dizaine d’années, on a d’abord créé un organisme indépendant, Health Quality Ontario, dans le but d’observer le rendement du système de santé, de rendre accessible publiquement des données et des rapports à ce sujet et d’aider les patients à prendre part activement et de manière éclairée aux décisions sur leur santé. 

Ainsi, en quelques clics de souris, les patients ont désormais accès à tout un éventail d’indicateurs de performance, concernant autant les délais d’attente en chirurgie, en radiologie et aux urgences, que divers aspects de la qualité des services rendus. Toutes ces informations sont présentées sur un site convivial où l’on peut rechercher par hôpital, par code postal ou par nom de ville.  C’est ce qui permet de constater que le temps d’attente moyen avant de voir un médecin à l’urgence dans un hôpital typique ontarien est de… 90 minutes.  Un fait d’arme, lorsqu’on considère qu’en proportion de sa population, l’Ontario a 15 % moins de médecins que le Québec!

Ainsi, le Québec est à la traîne non seulement au chapitre de l’accès aux soins, mais il l’est encore plus sur le plan de l’accès à l’information dans son système de santé. On aurait tort de croire que les deux phénomènes n’ont pas de lien entre eux. L’opacité de notre système de santé ne masque pas seulement des résultats décevants, il décourage les améliorations possibles.

Pourquoi un virage comme celui entrepris en Ontario ne pourrait-il pas servir d'inspiration au Québec?

Comparer les performances offrirait l’avantage de comprendre ce qui fonctionne ou non, et de hausser les standards de qualité. On favoriserait également une amélioration des décisions cliniques par l’échange d’information et l’émulation des meilleures pratiques. Les patients seraient incités à faire des choix éclairés et à se tourner vers les établissements qui offrent un accès plus rapide, et des services de meilleure qualité. Au bout du compte, c’est tout le réseau qui en bénéficierait, incluant son personnel, puisqu’une transparence accrue sème la confiance au sein de la population. 

L’expérience de notre voisin est concluante et doit nous servir d’inspiration. Depuis l'instauration de la réforme axée sur la transparence en Ontario, on constate une nette amélioration de la qualité des soins et de l'accès aux services de première ligne. Les patients ontariens - et bien des Québécois - peuvent en témoigner.

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